Coucou,
Je te laisse découvrir le premier chapitre de mon dix-septième bébé livresque. Si tu veux te jeter sur ce roman, n’oublies pas que tu peux le commander en broché ou relié (accompagné de plein de surprises) directement sur ma boutique par ici.
Hespérie
Comment ai-je pu me retrouver là en si peu de temps ? Pourquoi mon univers a-t-il à ce point changé ?
Je tente de rester la plus silencieuse possible pour éviter ses foudres. La peur que j’ai lue dans le regard de ses hommes en entrant chez lui m’indique clairement ce qu’il est capable de faire si on ne lui obéit pas. Je refuse de lui donner la satisfaction de me prendre pour cible. Et puis, cette petite mise en scène ne vise qu’à me choquer. Il peut toujours crever. Je ne lui ferai pas le plaisir de laisser transparaître la moindre émotion.
Quoi que tu fasses, Alexander Wellington, je m’interdis de réagir.
Trois coups résonnent contre la lourde porte. Alexander se contente de grogner, et dans la pénombre de la pièce, une silhouette se dessine avec une aisance presque hypnotique. La lumière tamisée révèle une femme blonde dont les boucles d’or capturent chaque étincelle. Sa peau est satinée, caressée par une teinte dorée, tandis que ses yeux clairs brillent d’une lueur indéfinissable, à mi-chemin entre l’innocence et la tentation.
Chacun de ses mouvements est un tableau envoûtant, dévoilant des courbes parfaites qui paraissent sculptées par les dieux eux-mêmes. Son décolleté plongeant permet d’entrevoir une ligne de clavicules délicates, tandis que ses épaules nues captent l’éclairage d’une manière qui semble irréelle. Elle avance avec une assurance déconcertante. Une robe moulante épouse ses formes divines, révélant une taille fine et des hanches pleines outrageusement mises en valeur par le tissu soyeux. Sa tenue laisse définitivement peu de place à l’imagination.
Après un rapide coup d’œil dans ma direction, elle reporte son attention sur Alexander dont le regard noir reste braqué sur moi. Il sort une cigarette de sa poche et l’allume en affichant un sourire carnassier qui me fait frissonner. La blonde balance ses hanches exagérément à chacun de ses pas et poursuit son manège jusqu’à ce qu’elle se trouve à quelques centimètres de celui qui se réjouit clairement de m’imposer ce spectacle.
Lorsqu’il m’a traînée jusqu’à cette chaise en m’ordonnant de ne pas bouger et de me taire « quoi qu’il se passe dans cette pièce », j’avais tout imaginé, mais pas l’entrée en scène d’une poupée aussi peu vêtue.
Je connais les hommes dans ton genre, Alexander. Tu mettras tout en œuvre pour me détruire. Je m’attendais à plus original de ta part.
Je tente de transmettre mon message silencieux en laissant transparaître, encore davantage, dans mes yeux toute la haine que je ressens à son encontre. Bien sûr, il ne bronche pas. Sa cigarette pend négligemment entre son index et son majeur, et à chaque inhalation, il expire une fumée épaisse qui danse autour de lui comme des ombres fugitives. Les volutes se tordent et se dissipent dans l’air chargé d’électricité. L’incandescence rougeoyante de la clope éclaire son visage, mettant en relief ses traits anguleux et son regard perçant.
Toujours sans prêter la moindre attention à la femme qui bombe le torse à ses côtés, il se contente de claquer des doigts puis d’indiquer le sol. Si je ne m’étais pas promis de ne pas commenter, je me jetterais sur la blonde pour la supplier de ne pas lui obéir. Mais je sais que c’est ce qu’il espère. Devant l’absence de réaction de son jouet du jour, Alexander détourne pour la première fois son regard du mien pour la fusiller du sien. Elle ne bouge toujours pas. Tous mes muscles se tendent et ma mâchoire se serre. Je voudrais fermer les yeux pour éviter de contempler ce qui va suivre. Mais je ne peux pas. Je n’en ai pas le droit. Les flammes qui apparaissent dans les prunelles sombres d’Alexander me confirment que j’avais vu juste. D’un geste aussi précis que lent, il replace sa cigarette entre ses lèvres avant d’enrouler la chevelure de la femme sur ses doigts pour la forcer à exécuter sa consigne silencieuse. Je peine à maintenir un air impassible quand je l’entends couiner. Lorsqu’elle se retrouve à genoux à ses pieds, il la lâche enfin et récupère sa clope, puis murmure entre ses dents serrées :
- C’est la dernière fois que je me montre doux, Britanny. Tu devrais savoir que je déteste devoir répéter un ordre. Veille à rester concentrée si tu ne veux pas le regretter.
Il reporte immédiatement son attention sur moi. Ses yeux sombres et aussi profonds que le gouffre des enfers semblent me transpercer, capturant mon regard dans leur étreinte hypnotique. Un frisson parcourt mon échine. À cet instant, le temps est suspendu, figé par l’intensité. Je me sens à la fois vulnérable et intriguée, attirée par la puissance magnétique qui émane de cet homme.
Il jette sa clope sur le sol avant de se débarrasser de son t-shirt d’une seule main. Je déglutis difficilement en redécouvrant les contours fermes de ses pectoraux. Chaque muscle paraît ciselé avec précision, définissant des lignes robustes et des courbes envoûtantes. Ses épaules larges encadrent son torse avec une majesté impressionnante. Ses biceps sont tendus, prêts à agir, démontrant une force brute totalement flippante.
- Je peux savoir ce que tu attends ?
Alexander balance sa réplique cinglante sans juger utile de regarder celle à qui elle est destinée. Il attrape une nouvelle cigarette pendant que la blonde se dépêche de déboucler sa ceinture. Ce n’est qu’à cet instant que je comprends enfin ce qui va se dérouler devant mes yeux.
Tu es vraiment une idiote, Hespérie. Pensais-tu réellement qu’elle s’était pointée dans cette pièce pour un cours de tricot ? Que croyais-tu qu’elle était venue foutre ici ?
Malgré tous mes efforts, ma gêne doit se lire sur ma figure puisque son regard change imperceptiblement. Ses prunelles dures et pénétrantes laissent transparaître toute sa fierté glaciale et sa méchanceté calculée. Mon amie avait raison. À défaut de me briser physiquement, il veut détruire mon âme.
Lorsque la naïade libère enfin son sexe dressé majestueusement, un sourire de prédateur se dessine sur son visage. Je veille à garder mes yeux braqués sur les siens. Mais j’aperçois tout de même son membre, et malgré ma totale inexpérience en la matière, il me paraît immense. Je n’ai pas le loisir de m’interroger bien longtemps puisque la blonde engloutit rapidement sa hampe. Elle commence des mouvements de va-et-vient avec une rigueur presque militaire.
Je devrais me ficher éperdument de la scène qui se déroule devant mes yeux. Pourtant, mon estomac se noue à mesure que les traits du visage d’Alexander se détendent. Je lutte contre ce flot d’émotions qui me submerge. J’essaie de le refouler au plus profond de moi-même. Sans cesser de me scruter, il pose sa main à l’arrière du crâne de cette inconnue et l’accompagne dans sa besogne avec des mouvements de hanches suffisamment profonds pour toucher le fond de sa gorge. Cette fois, c’en est trop. Mes yeux s’humidifient et je les ferme quelques secondes pour tenter de retenir les larmes qui menacent de sortir à tout moment.
- Hespérie, ouvre les yeux immédiatement. Je t’ai ordonné d’admirer. Obéis. N’oublie pas que tu m’appartiens.
La voix rauque d’Alexander me force à réagir et je m’exécute aussitôt. Il me fixe quelques secondes avec satisfaction avant d’accélérer ses coups de bassin. Les jappements de la blonde laissent peu de doute sur les difficultés qu’elle rencontre à accueillir chacun de ses mouvements. Pourtant, Alexander augmente encore davantage la cadence. Lorsqu’il ferme les yeux et balance sa tête en arrière pour apprécier la jouissance qui l’emporte, une larme coule malgré moi le long de ma joue.
Il ne rouvre ses paupières que pour vociférer :
- Si une seule goutte touche le sol, tu devras la lécher, alors applique-toi.
Puis il reporte une nouvelle fois son attention sur moi et son regard s’embrase lorsqu’il repère mon désarroi. Ses pupilles se dilatent et reflètent clairement la satisfaction intérieure qui se répand à travers tout son être. Après quelques derniers à-coups, il repousse brutalement Britanny qui glisse sur le carrelage froid. Il referme son jean d’une main en attrapant une cigarette de l’autre.
- Dégage !
La blonde ne se fait pas prier et disparaît bien plus vite qu’elle n’était entrée. Je frotte discrètement mon visage avec la manche de mon pull pour tenter d’effacer mes larmes. J’ai envie de hurler et de me jeter sur lui pour laisser toute ma rage s’exprimer violemment. Mais je reste immobile. J’ai choisi de devenir sa propriété. Je dois lui obéir malgré toute la haine que je ressens.
Ma respiration se coupe lorsqu’il s’approche doucement de moi. Il pose ses mains sur chaque accoudoir qui m’entoure et souffle sa fumée sur mon visage avant d’avancer sa bouche vers mon cou. Il ne m’effleure même pas, mais ses lèvres sont si près de ma peau que je sens son expiration chaude remonter jusqu’à mon oreille. Mon bas-ventre réagit instantanément et je maudis mon corps qui me trahit de la sorte.
- Ne t’inquiète pas, mon petit papillon. Je ne vais pas te toucher. Mais je compte bien profiter de toi. Je m’amuse beaucoup. J’espère que tu savoures également.
Bien sûr, je ne réponds pas. Il reste encore quelques secondes au creux de mon cou avant de se redresser et de tourner les talons.
Lorsque je suis enfin seule dans cette pièce aussi sombre qu’humide, je tombe sur le sol et laisse les sanglots retenus bien trop longtemps exploser. Mon univers se disloque : je ne suis donc qu’une distraction pour lui.
Je me balance une gifle mentale pour me reprendre et me relève. Je ne peux pas me permettre de m’effondrer directement alors que je ne lui appartiens que depuis quelques heures.
Ressaisis-toi, Hespérie ! Tu es plus forte que cela. Tu dois tenir pour elle. Tu n’as pas le choix.
Hespérie
Quelques semaines plus tôt
J’ai beau connaître John depuis mon enfance, je me tends lorsque ses pas résonnent dans le couloir. Quand notre chauffeur apparaît dans l’encadrement du salon, sa casquette à la main, une boule se forme dans ma gorge. Un sourire léger et discret éclaire son visage et il m’annonce, d’une voix douce :
- Madame Bradford, la voiture est prête.
Je voudrais m’enfuir loin de cette réalité que je ne suis pas certaine d’être en mesure d’affronter, mais je me lève, attrape mon sac, et dépose un baiser sur le front de mon frère, qui reste plongé dans son téléphone, absorbé par son écran, sans même soulever les yeux pour me saluer. Un pincement douloureux traverse mon cœur alors que je m’aperçois à quel point notre relation s’est distendue ces derniers temps. Quand nous étions enfants, Orphée et moi étions pourtant collés l’un à l’autre. Mais nous avons grandi et je crois que les responsabilités qui lui sont tombées dessus après le décès de mes parents l’ont rendu aussi froid que préoccupé en permanence.
Le moteur ronronne doucement sous moi alors que je m’assieds dans le confort moelleux de la voiture. L’odeur familière du cuir m’enveloppe. Cette senteur me ramène à chaque fois plusieurs années en arrière. Un flot de souvenirs me submerge. J’avale difficilement ma salive pour tenter de faire disparaître le poids qui oppresse tout à coup ma poitrine. Ce n’est pas le jour pour craquer. Je dois me concentrer sur cette rentrée et ne pas autoriser mon cerveau à me plonger dans un passé à la fois doux et douloureux.
Je penche ma tête contre la vitre et regarde les bâtiments défiler devant mes yeux. La symphonie de verre et d’acier qui danse dans la lumière du matin me rassure. J’ai grandi dans cette ville et observer les gratte-ciel me permet de reprendre mes esprits. J’apprécie chaque instant de ce trajet depuis l’Upper East Side, laissant mes neurones se réveiller lentement après la nuit chaotique que je viens de vivre. Mais malgré le luxe et le confort qui m’entourent, une anxiété sourde serre mon estomac. Entrer dans la cour des grands me panique. Je regarde les rues défiler à travers la fenêtre, essayant de chasser les doutes qui tourbillonnent dans ma tête. Est-ce que les cours seront vraiment intéressants ? Est-ce que je vais réussir à m’intégrer à Columbia ? Je n’ai jamais été la plus sociable, n’ayant qu’une seule véritable amie au lycée. Est-ce que je parviendrai à évoluer sereinement dans ce nouvel univers universitaire ?
Le stress m’étreint à mesure que le paysage urbain se transforme, passant des boulevards animés de New York à une ambiance plus calme et studieuse. Les imposants gratte-ciel cèdent la place à des immeubles plus modestes. Des arbres bordent les trottoirs, leurs branches s’étirant gracieusement vers les nuages, offrant un contraste apaisant avec l’agitation de la ville. Les rues deviennent plus étroites, créant une atmosphère de sérénité, alors que nous nous enfonçons dans le quartier de Morningside Heights. Les bâtiments de l’université émergent lentement à l’horizon, leurs façades majestueuses témoignant de la grandeur académique qui règne en ces lieux. Les couleurs chaudes de la brique détonnent avec le vert luxuriant des pelouses et des parterres de fleurs. Malgré la diversité de l’endroit, il demeure accueillant. Des étudiants déambulent sur les trottoirs, absorbés dans leurs pensées ou engagés dans des conversations animées. Je les observe avec une certaine appréhension mêlée d’excitation, me demandant quelle place je trouverai parmi eux une fois que j’aurai franchi les portes de cette prestigieuse institution.
J’aurais pu choisir n’importe quelle autre université avec mon dossier, mais j’ai décidé de rester à New York. Il n’était pas envisageable pour moi de m’éloigner de mon frère, et surtout, de ma petite sœur. Elle a besoin de moi. La pensée de les avoir à portée de main me réconforte un peu, mais elle n’est pas assez forte pour calmer complètement les battements précipités de mon cœur.
Alors que nous approchons du bâtiment principal de Columbia, le stress monte en moi. La voiture ralentit, et mes yeux se fixent sur l’imposante structure de pierre qui se dresse majestueusement devant nous. Ses colonnes monumentales et sa façade ornée de détails architecturaux rappellent une époque révolue où tradition et harmonie constituaient la base de toutes les constructions.
Les derniers mètres de notre trajet semblent s’étirer indéfiniment, comme si le temps lui-même décélérait pour me permettre d’apprécier pleinement cet instant. Mes mains deviennent moites sur mon sac, et mon cœur bat la chamade alors que je me prépare mentalement à franchir le seuil de ce lieu si important pour mon avenir.
Je touche le dos de John pour lui demander de stopper la voiture avant que nous n’arrivions devant l’entrée. Je préfère effectuer les ultimes mètres en marchant. Même si je sais que les étudiants ne mettront pas longtemps à découvrir qui je suis. J’aimerais garder quelques heures d’anonymat pour appréhender les lieux sans subir les regards appuyés qui ne manqueront pas de m’entourer rapidement.
Je rassemble mon courage, ajuste mon sac sur mon épaule, et pose un pied devant l’autre pour franchir le seuil de cette nouvelle aventure qui m’attend à Columbia. Je n’ai effectué que quelques pas que je suis à deux doigts de me vautrer sur le sol lorsqu’une tape dans mon dos me déstabilise.
- Merde, Hespé, je te cherche depuis trois ans. Tu devais me prévenir quand ton pingouin t’aurait déposée. Tu abuses. Mais qu’est ce que c’est que cette tenue ? Tu avais validé ma sélection et je ne me souviens pas d’avoir accepté ce vieux jean délavé et ce t-shirt difforme. Comment veux-tu faire bonne impression le premier jour si tu ne suis pas mes consignes vestimentaires ?
Trop de questions. Trop d’énergie. Pas de doute, Emily est dans la place. Je ne peux décemment pas lui répondre que j’ai évité de la prévenir de mon arrivée justement pour ne pas subir ce trop-plein d’excitation épuisant, sous peine de me trimballer une amie boudeuse durant plusieurs heures. Je me contente donc d’afficher un sourire timide. Comme je le prévoyais, cette simple réaction pourtant minime suffit à relancer la machine à parlote :
- Bon, passons pour aujourd’hui, mais demain tu me fais le plaisir de lâcher cette merde de pantalon et d’enfiler l’une des jupes que j’ai sélectionnées. Nous ne sommes plus au lycée, ma vieille. Notre image est CAPITALE !
Je ne tente même pas de lui signaler que je me suis inscrite à Columbia pour mes études avant tout et que je souhaite surtout impressionner les enseignants qui n’en ont certainement rien à taper de mon look. Je sais que cela serait aussi efficace que de papoter avec Poutine pour lui faire comprendre qu’il doit se contenter de son pays qui est déjà bien assez immense.
Et puis, malgré le côté un poil trop oppressant d’Emily, je ne pourrais pas me passer d’elle. Quand nous avons appris que nous étions toutes les deux admises à Columbia, j’avoue que j’étais soulagée. Plonger dans le grand bain avec mon amie d’enfance est rassurant. Elle est comme un feu d’artifice permanent dans ma vie. Elle est tout ce que je ne suis pas : fantasque, bruyante, et totalement extravertie. D’ailleurs, c’est également vrai physiquement. Petite et fine, elle dégage une grâce naturelle dans chacun de ses mouvements. Sa chevelure blonde tombe en cascade soyeuse autour de son visage délicat, encadrant des traits subtils et des yeux d’un bleu étincelant qui semblent refléter la pureté de son âme. Emily est comme une poupée de porcelaine vivante. En comparaison, je suis tout le contraire. Pulpeuse, les prunelles sombres, je me tiens à côté d’elle avec une certaine envie de sa légèreté. Mes courbes sont plus prononcées, ma crinière plus foncée, et mon regard traduit une profondeur et une intensité qui contrastent avec la douceur angélique d’Emily.
Dès qu’elle entre dans une pièce, le monde entier semble s’illuminer autour d’elle. Emily ne passe jamais inaperçue. Elle parle fort, rit encore plus bruyamment, et ses gestes sont aussi exubérants que sa personnalité. Elle peut transformer une soirée ennuyeuse en un spectacle digne de Broadway en un clin d’œil. Sa vivacité est contagieuse, et même si je ne suis pas toujours à l’aise avec autant d’attention, elle me fascine tout de même. Mais derrière son extérieur flamboyant se cache une amie incroyablement fidèle. Elle était là quand j’ai sombré. Pendant la période la plus difficile de ma vie, Emily a été mon roc, mon phare dans la tempête. Quand la tristesse et l’incertitude m’ont submergée, elle a été présente, prête à m’appuyer de toutes les manières possibles. Elle n’a pas eu besoin de mots pour exprimer son soutien et je ne me serais pas relevée sans elle.
Elle est toujours auprès de moi, pour m’offrir son amitié inconditionnelle et ses conseils avisés, même si elle le fait avec son style habituel, bruyant et théâtral. C’est cette fidélité inébranlable qui rend notre attachement si précieux. Peu importe à quel point nos personnalités peuvent être différentes, je sais que je peux constamment compter sur Emily pour être là quand j’ai besoin d’elle. Et de cela, je lui suis infiniment redevable.
Nous nous apprêtons à pénétrer dans le hall principal quand le vrombissement d’une grosse cylindrée attire notre attention. Je me fige. J’ai trop souvent entendu ce bruit pour ne pas le reconnaître. Mais non ! Je déconne. Il ne peut pas être ici. Je dois vraiment me détacher de mes années de lycéenne. Si je commence à avoir des hallucinations auditives avant même de commencer mon premier cours, l’année va être très longue.
- Mais qu’est-ce qu’il fout là, ce con ?
Je n’ai pas le temps de me retourner que j’entends une voix bien trop familière répondre à Emily :
- Moi aussi, je suis ravi de te voir, ma poupée. Ne le nie pas, miss Black, je sais que tu as rêvé de moi tout l’été.
Non ! Non ! Non ! Je ne veux pas le croire. Je reconnaîtrais le timbre grave de cet abruti d’Ethan entre mille. Je manque de m’étouffer avec ma salive quand je le regarde passer à quelques centimètres de nous, un sourire de pervers accroché sur son visage d’ange. Sans surprise, il s’arrange pour donner un petit coup d’épaule à Emily au passage. Mon amie, d’ordinaire joviale, semble prête à exploser. Elle tend son majeur en direction d’Ethan tout en balançant :
- Je préférerais lécher les couilles d’un vieillard plutôt que de te laisser gangrener mes rêves, connard !
Même si Ethan a passé les dernières années à pourrir la vie d’Emily, ce n’est pas sa présence qui me tétanise. Il ne se déplace nulle part sans son grand frère adoré. Je dois prendre une profonde inspiration avant d’oser me retourner pour vérifier ma théorie. Mes yeux tombent immédiatement sur une silhouette familière adossée à une voiture de sport, et mon souffle se bloque dans ma poitrine. Il est là. C’est Alexander. Son costume, taillé sur mesure, épouse parfaitement les courbes de son corps musclé, mettant en valeur son physique athlétique. La chemise blanche, impeccablement repassée, contraste avec la noirceur élégante de sa tenue, soulignant la virilité de ses épaules larges et de ses bras puissants. Chaque mouvement est empreint d’une assurance naturelle, faisant danser le tissu avec une grâce irrésistible. Sa silhouette témoigne d’une force et d’un aplomb indéniables. Ses cheveux bruns en bataille encadrent son visage, ajoutant à son allure un charme sauvage et séduisant. Ses yeux sombres captent les miens avec une intensité magnétique qui me donne le sentiment de me perdre dans leur obscurité. Comme d’habitude, j’ai l’impression qu’il fouille au plus profond de mon âme.
Cet échange de regards s’éternise et mes jambes flageolent de plus en plus, mais je tente de conserver une apparente décontraction. Et puis, un petit sourire satisfait s’étire finalement sur ses lèvres. Je le scrute pendant qu’il se retourne doucement, pour regagner sa voiture. Chacun de ses pas est empreint d’une confiance naturelle. Sa démarche assurée est aussi hypnotisante qu’insupportable. Alors qu’il s’éloigne, je ne peux m’empêcher de ressentir un mélange de fascination et de peur envers cet homme mystérieux qui m’a pourtant tant tourmentée.
- Allô ! La planète Hespérie, ici la Terre ! Reviens parmi nous, ma vieille. Tu es si pâle qu’on dirait que tu viens de croiser un fantôme.
La voix de mon amie (et le départ en trombe de la grosse cylindrée) me ramène à la réalité. Merde ! Elle a raison. Je ne peux pas me permettre de le laisser encore s’insinuer dans mon esprit. Alexander a passé les dernières années à me fixer et à me torturer sans cesse avec toutes ses remarques acerbes. Mais je refuse catégoriquement qu’il reprenne cette place bien trop importante dans mon existence. Chaque fois que nos regards se croisent, je sens cette tension familière resurgir, cette sensation d’être sous son emprise, de ne jamais pouvoir échapper à son influence. Maintenant, c’est terminé. Je commence ma vie d’étudiante et je suis déterminée à faire table rase du passé.
Va te faire foutre, Alexander Wellington ! La petite Hespérie fragile a disparu. Désormais, je compte bien tout mettre en œuvre pour t’empêcher de t’immiscer dans ma tête.
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Bisous Poutous


Dès les premiers mots, le ton est donné. Ce premier chapitre nous tient en haleine et ne donne pas envie de le lâcher.
Ce premier chapitre m’a happé avec une telle force et change totalement de l’univers romanesque feel good auquelle Mélanie Rafin m’a habitué.
Merci énormément! J’ai hâte que vous découvriez la suite!